Voici une première version d’article de blog que vous pourriez publier :

Il y a des projets qui naissent d’un simple détail, et qui ouvrent ensuite tout un univers de sensations. Lorsque le chef Emmanuel Kouri, au Jardin de Kerstéphanie, m’a parlé de sa cuisine, il a évoqué un mot qui m’est resté : délicatesse. La délicatesse de ses gestes en cuisine, la délicatesse de ses associations, et cette façon d’accorder une grande attention à chaque élément, jusque dans la fleur posée sur la table.

C’est justement une fleur qui a guidé la création de cette assiette. Une fleur discrète, que l’on retrouve dans la salle, comme une ponctuation végétale. J’ai choisi de m’y plonger : dans ses lignes fines, dans ses courbes sobres, et dans cette impression de légèreté qu’elle diffuse.

Façonner une assiette à partir d’une fleur, ce n’est pas chercher à l’imiter. C’est plutôt traduire ce que son dessin évoque : la rondeur d’un pétale, la manière dont la lumière se dépose sur sa surface, l’équilibre fragile entre le plein et le vide. L’assiette se devait d’être un écrin, pas un décor ; un espace qui accueille sans dominer.

Dans l’atelier, la terre a pris la forme d’un cercle légèrement ouvert, comme une corolle qui s’épanouit. L’émail, posé par immersion, a conservé cette douceur mate que l’on retrouve au toucher d’un pétale. Les nuances claires, presque translucides, rappellent la lumière filtrée dans un jardin.

Ce dialogue entre la fleur, l’assiette et la cuisine d’Emmanuel Kouri a quelque chose d’évident. Le végétal devient le fil conducteur, depuis le jardin jusqu’à la table. Et au milieu, la céramique offre une respiration : une surface qui relie le geste du chef et l’œil du convive.

Créer pour un cuisinier, c’est toujours une rencontre. Ici, elle se raconte dans une assiette où la simplicité cherche à révéler la subtilité. Comme une fleur posée sur une table, fragile et essentielle à la fois.